2020-09-16
LA POMME VERTE à l’Avenue Marché : Reflets interactifs
Faire rayonner l’art et la culture est une valeur chère dans l’organisation familiale Harden
et elle se reflète au sein de magnifiques sculptures ornant le centre commercial
Dans cette série en 3 parties, nous vous dévoilons les secrets des 3 oeuvres à saveur des Avenues Vaudreuil
qui animent chacune des Avenues Mode, Marché et Loisirs de ce lieu de rassemblement.
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La dernière de trois œuvres que nous vous présentons est LA POMME VERTE.
Nous poursuivons notre passionnante discussion avec Vanessa Harden, l’une des artistes derrière cette création. |
PARTIE III – LA POMME VERTE
Comment l’Art peut-il bénéficier à un lieu comme Les Avenues Vaudreuil ?
L’objectif est d’améliorer l’expérience des visiteurs. Les gens qui viennent y passer du temps ont ainsi davantage à découvrir. Un élément innovant bonifie leur environnement.
Dans le cas des Avenues Vaudreuil, la personnalité de chaque avenue est reflétée à travers chaque œuvre : La FAMILLE à l’Avenue Mode, les activités dynamiques à l’Avenue Loisirs par LES PÊCHEURS et les plaisirs gourmands à l’Avenue Marché avec LA POMME VERTE.
Cette personnalité est donc renforcie par la présence physique d’éléments imposants, interactifs et créatifs auxquels chaque visiteur peut s’identifier.
Quel est l’apport de l’Art dans la communauté ?
Une communauté comprend généralement un lieu de rassemblements, un lieu commun auquel ses membres peuvent s’identifier.
L’art transmet une émotion, un ressenti de l’espace. Des œuvres créatives contribuent à communiquer avec les visiteurs d’un lieu, et permettent à ceux-ci de se représenter la thématique de l’endroit et de l’interpréter. Ce genre d’œuvre sert de balise à un esprit de communauté.
Croyez-vous que l’art soit sous-estimé dans la société ?
Certainement. Je crois qu’en général, la perception des gens à propos de l’art est que « c’est facile », qu’il ne s’agit d’avoir une idée et de la réaliser. Dans les faits, c’est très difficile de créer.
On observe que plusieurs grandes villes, entre autres, font des efforts pour valoriser l’art. Lorsqu’il ne reste plus de traces du présent, que les temps changent, que les artistes disparaissent ou s’éteignent, les œuvres d’art demeurent. Elles racontent l’histoire du temps. Elles sont très importantes car elles sont une capsule de temps et d’émotion à une période particulière. C’est vraiment très important.
Y’a-t-il, n’importe où dans le monde, une pièce d’art qui vous impressionne particulièrement ?
Je ne crois pas, non. En fait, mon intérêt est moins dans l’œuvre que dans le créateur lui-même. C’est la disposition mentale de ces designers, cette façon de penser qui leur permet de réaliser des œuvres extraordinaires, qui m’impressionne avant tout.
Thomas Heatherwick est l’un de ces artistes designers fascinants. C’est un architecte de sculptures et monuments publics de grandes envergures. Il a conçu, entre autres, le chaudron des jeux olympiques et paralympiques d’été de Londres 2012. Il s’agit d’une structure qui monte, et qui s’ouvre mécaniquement. Contempler une magnifique œuvre d’art telle que celle-ci se fondre entre la créativité, l’esthétisme et la fonctionnalité est très inspirant.
Enfant, j’ai été très inspiré par « Girl before a mirror » et par son artiste peintre, Picasso. À l’époque, mes parents ne s’intéressaient pas particulièrement à l’art. Malgré tout, à chaque occasion, nous visitions le musée car j’étais fascinée à chaque visite. À 12 ans, cette peinture en particulier a éveillé ma curiosité et mon désir d’en découvrir encore plus à propos de l’art. Ce fût une révélation soudaine de la portée de la création mais aussi la réalisation qu’il s’agit de beaucoup plus que de peindre un portrait ou un paysage. Mais quoi au juste ? Je me suis mise à m’intéresser aux différents artistes, techniques, œuvres, etc. et mon aventure artistique s’est amorcée, et continue depuis.
J’adore aussi la mode. J’adore Hussein Shaalan. Il est un designer fantastique et il sait marier installations architecturales, performance et mode.
Bref, les designers et les artistes qui créent à partir d’un amalgame de supports sous toutes sortes de formes sont très captivants. A mon avis, il est très constructif d’exploiter plusieurs supports d’une multitude de façons afin de créer des œuvres inspirantes et uniques. Ce n’est pas une discipline d’une seule spécialité comme par exemple, peindre ou travailler le bois.
D’ailleurs, mon conseil à ceux qui qui souhaitent faire carrière dans le domaine du design d’installations architecturales serait de viser la polyvalence dans la pratique de leur art. Les exigences en termes de matériaux et de formes s’imposent par le concept du projet et doivent s’y adapter. Il se peut que vous ayez à expérimenter avec des matériaux avec lesquelles vous n’avez jamais travaillé auparavant, mais si le concept s’y prête c’est la voie à adopter pour que votre œuvre soit des plus sublime.
Quelle est votre définition du rôle d’un artiste dans la société ?
Cela varie selon l’artiste et de comment il tente de communiquer et transmettre son message. Certaines artistes expriment réellement leur état d’âme et ce qui se passe dans la société à travers leur art.
D’ailleurs, c’est essentiellement le rôle de l‘art, soit celui de refléter la société ainsi qu’un contexte à un moment précis dans le temps. Durant la Deuxième Guerre mondiale que Picasso a créer des œuvres en signe de dénonciation, pour dénoncer les injustices entre autres.
L’expression par l’art peut représenter un cri du cœur, la protestation, l’amour mais en bout de ligne, il s’agit d’un mode d’expression qui raconte un moment, une situation, un sentiment, une tranche d’histoire vu dans les yeux de l’artiste et de ses émotions du moment. C’est comparable à l’écriture d’un livre pour raconter une histoire.
Et les œuvres demeurent dans le temps, c’est ce qui en fait un mode d’expression si précieux pour la société. Il est d’ailleurs souvent possible de comprendre la période historique d’une œuvre par son style.
Les gens vont et viennent, mais les œuvres d’art demeurent.
Justement, nous vivons actuellement une période de bouleversement liée à la pandémie.
Est-ce inspirant pour un artiste ?
La pandémie pousse les individus à penser différemment et à s’interroger sur la mise à profit de leurs compétences ou de leur expertise sous d’autres formes. Il en est de même pour les artistes. Entre autres, j’ai plusieurs amis qui exploitent une nouvelle forme d’art : l’art bio. Ils exploitent artistiquement, par exemple, différentes variétés de champignons, des variétés génétiques, etc.
Aussi, tout comme nous le faisons au sein de l’organisme auprès laquelle je suis impliquée, je vois beaucoup d’offres d’ateliers, de formation sur les techniques de jardinage. Les gens, confinés à la maison, en profite pour cultiver des fruits, des légumes, etc.
Ces initiatives en disent long sur la période que nous traversons actuellement.
Nous pouvons aussi faire référence aux graffitis, aux très belles murales qui surgissent dans les milieux urbains, à New York en l’occurrence, en lien avec la mort de Georges Floyd. En 2085, les gens verront ses murales et comprendront qu’en 2020 il y a eu une rébellion contre la justice et les injustices raciales. C’est très important. C’est un discours d’artiste au moment présent, une protestation, au même titre que manifester dans les rues ou envoyer une lettre au gouvernement.
C’est indéniablement créer de l’impact par l’usage de l’art.
Pourquoi les entreprises sont-elles interpellées par l’expertise d’une entreprise comme la vôtre ?
Parce qu’ils savent que nous allons créer une œuvre d’art à propos d’eux, pour eux, pas à propos de nous.
Nous nous devons de bien connaître nos clients afin que nos créations les représentent vraiment. Ce que nous leur offrons, c’est leur concept à travers nos yeux d’artistes. Il arrive souvent que les clients ne puissent pas exprimer exactement ce qu’ils désirent et c’est parfait ainsi car c’est notre travail de traduire leurs exigences en créations artistiques. De plus, certains clients sont intimidés par l’art car cela peut se traduire en quelque chose de très concret ou à l’opposé, de très abstrait. Cela réconforte nos clients que nous soyons si près de leurs besoins et de l’essence de leur marque.
Que souhaitez-vous dire à ceux et celles qui souhaitent exercer un métier comme le vôtre ?
Je leur dirais exactement ce que j’ai dit récemment à mes étudiants de l’université de New York : continuez à apprendre, renouvelez-vous constamment, n’ayez pas peur de vous lancer dans de nouveaux projets, de travailler avec un nouveau matériel ou une nouvelle technique. C’est ce qui vous fera grandir, indéfiniment. Plus votre coffre à outils est rempli, plus vous pourrez réaliser des choses extraordinaires à la hauteur de vos aspirations.
Personnellement, je ne cesse jamais, jamais, jamais d’apprendre.
Y’a-t-il un domaine d’étude traditionnel pour faire ce que vous faites ?
Non. Il n’y en a pas vraiment de programme d’études officiel lié au design d’installations architecturales. C’est plutôt un amalgame de compétence qui permet d’exercer : architecture, fabrication, création.
Personnellement, le fait que je sache comment les choses sont fabriquées m’aident beaucoup à créer, car cela me permet d’être à même d’avoir une meilleure vision du produit fini et de l’ampleur des travaux pour y arriver. Je maîtrise tous les aspects de mon art ! Vous pouvez avoir des connaissances pointues en architecture, mais si vous ne comprenez pas bien la construction des différents éléments de votre œuvre, alors vous dépendrez de la conception technique d’un tiers et sont interprétation de votre œuvre pourrait en influencer l’esthétisme finale, par exemple.
Maîtrisez votre art du bout des doigts, peu importe votre domaine !
LA POMME VERTE
Surplombant l’entrée de l’Avenue Marché, cette toute autre expérience artistique illustre bien la personnalité gourmande des Avenues Vaudreuil.
Nous travaillons rarement avec la fibre de verre, et ce fût le cas pour cette pièce. Notre objectif était de créer une installation plus grande que nature à partir d’un élément très familier et s’il y a un fruit que tout le monde connaît c’est la pomme. De plus, la pomme est au cœur de tellement d’analogies. De ce fait, il y a beaucoup plus à une pomme qu’une simple pomme et c’est ce côté que nous décidé d’exploiter.
Donc, elle est fabriquée en fibre de verre, avec des miroirs sur les faces de ses quartiers. Nous voulions créer un impact du fait qu’un élément si simple puisse être interactif grâce à l’ajout de miroirs. Les gens peuvent se promener entre les quartiers et apprécier l’illusion d’infini représenté par sa forme et ses éléments.
Aucun moule n’a été utilisé. La structure interne a plutôt été sculptée dans le bois et recouverte de fibre de verre. Ça a été un processus des plus intéressants. Les travaux ont duré environ 4 mois. L’installation a été faites en partie l’an dernier, et complétée cette année.
Ceci complète notre série sur les œuvres d’art des Avenues Vaudreuil.
Venez y faire un tour pour en découvrir toutes les facettes !
Découvrir ou redécouvrir l’œuvre LES PÊCHEURS
Découvrir ou redécouvrir l’œuvre EN FAMILLE